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mercredi 11 février 2015

SCRUTINS REPORTES AU NIGERIA POUR CAUSE D’INSECURITE

Muhammadu Buhari
Goodluck Jonathan










Les attaques récurrentes du groupe Boko Haram et leur ampleur sur le territoire du Nigeria sont les raisons avancées par la commission électorale pour repousser la date des élections présidentielles et législatives jusqu’au 28 mars 2015. En effet ces deux scrutins devaient se tenir normalement le quatorze février 2015. La façon dont l’armée nigériane réagit face aux multiples actes de violence de la secte Boko Haram suscite certaines interrogations. Pourquoi les forces de sécurité tardent toujours à réagir même lorsqu’il y a de risques imminents d’attaque au Nord-est du pays ? Pourquoi l’Administration fédérale n’a pas essayé de contenir les exactions du groupe djihadiste depuis l’enlèvement des 200 lycéennes à Chibok en avril 2014 vu qu’il y a une échéance électorale dans moins d’un an? Qu’est ce qui explique ce laxisme du gouvernement fédéral au point que l’armée est démoralisée entraînant la prise par la secte djihadiste de la base militaire de Baga, implantée au nord majoritairement peuplé par des musulmans ? C’est là quelques questions qui laissent supposer une manœuvre politique.
Selon Seidik Abba, journaliste et analyste de l'actualité africaine, « il y a un problème au niveau de l'Etat fédéral du Nigeria. On ne comprend pas pourquoi le Cameroun, par exemple, déploie des moyens humains et matériels alors que le Nigeria ne fait rien ». Il ajoute : « ce comportement troublant de la part de Goodluck Jonathan amène les partisans de Buhari à penser que c'est un calcul (politique) ».Les candidats à la présidentielle sont  Muhammadu Buhari et Goodluck Jonathan. Les Etats du nord sont un vivier d’électeurs majeur pour Buhari (candidat musulman) car regorgeant environ 1,6 millions d’électeurs potentiels.  Pour Jeune Afrique, si les élections n'ont pas lieu, cela représenterait « une perte sèche pour Buhari, qui doit obtenir 25 % des voix dans au moins deux tiers des 36 Etats pour être élu ». 
L'instabilité dans le nord du pays pourrait donc profiter au président sortant puisque son adversaire ne bénéficierait pas des voix qui lui sont, à priori, destinées. 

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