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jeudi 23 avril 2015

PRESSE ECRITE : VIOLENCE AU CAMPUS DE L’UNIVERSITE DE DAKAR


Le temple du savoir peine à se défaire des violences sporadiques

A certaines périodes, l’Université ressemble à un champ de bataille : pavé jonché de cailloux et de branches d’arbres, véhicules endommagés, édifices dégradés par le feu et les jets de pierres, etc. Ces stigmates poussent les gens à se demander si certains étudiants méritent leur place à l’Université ou encore l’appellation d’intellectuels qui leur est donnée.  

A l’image d’une ville, le campus social de l’Université de Dakar connait toutes les formes de violence. Celle-ci peut être physique et/ou verbale. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet état de fait. L’une des explications principales est relative aux besoins économiques des étudiants. Si l’on considère toutes les brutalités et les lynchages notés lors des élections des membres d’amicale, l’on est tenté de s’interroger sur les motivations d’une telle violence. En effet, les membres de ces structures bénéficient d’avantages pécuniaires notamment une allocation de 60.000 FCFA par an et des possibilités de voyage dans le cadre de la coopération inter universitaire. Pour mettre fin à ce cycle de violence, le Rectorat a suspendu depuis 2011 la mise en place d’amicales.
Dans cette même perspective économique, généralement, les grèves des étudiants sont dues au non-paiement de leur bourse. Cela entraine une violence incroyable au campus social avec même des débordements sur l’avenue Cheikh Anta Diop. La brutalité est telle, que certaines personnes y perdent leur vie. En est-il ainsi, tout récemment, de la mort de Bassirou Faye dont les circonstances de décès ne sont pas encore élucidées par la justice. Sans parler de tous les jeunes gens morts lors des fronts entre étudiants et policiers. Les incendies à répétition qu’a connus la Direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar et les stigmates des autres édifices universitaires tiennent au fait que les étudiants n’ont pas eu la possibilité de manifester leur courroux devant l’Université vue la présence des forces de l’ordre notamment celles du commissariat du Point E. 
La violence verbale est plus notée du côté des agents de sécurité de l’Université. Ces derniers n’ont le droit de porter ni arme, ni matraque. Il s’y ajoute leur faible effectif qui tourne autour de 300 à 400 éléments, devant assurer la sécurité de 80.000 étudiants ainsi que des biens. Cette situation les expose à des propos désobligeants, généralement venant des étudiants. Ils jouent un rôle d’interposition en cas de conflits entre étudiants. Le social peut aussi expliquer les tensions entre étudiants notamment les bagarres nocturnes dans les chambres.         

   

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