A certaines périodes,
l’Université ressemble à un champ de bataille : pavé jonché de cailloux et
de branches d’arbres, véhicules endommagés, édifices dégradés par le feu et les
jets de pierres, etc. Ces stigmates poussent les gens à se demander si certains
étudiants méritent leur place à l’Université ou encore l’appellation
d’intellectuels qui leur est donnée.
A l’image d’une ville,
le campus social de l’Université de Dakar connait toutes les formes de
violence. Celle-ci peut être physique et/ou verbale. Plusieurs raisons peuvent
expliquer cet état de fait. L’une des explications principales est relative aux
besoins économiques des étudiants. Si l’on considère toutes les brutalités et
les lynchages notés lors des élections des membres d’amicale, l’on est tenté de
s’interroger sur les motivations d’une telle violence. En effet, les membres de
ces structures bénéficient d’avantages pécuniaires notamment une allocation de
60.000 FCFA par an et des possibilités de voyage dans le cadre de la
coopération inter universitaire. Pour mettre fin à ce cycle de violence, le
Rectorat a suspendu depuis 2011 la mise en place d’amicales.
Dans cette même perspective
économique, généralement, les grèves des étudiants sont dues au non-paiement de
leur bourse. Cela entraine une violence incroyable au campus social avec même
des débordements sur l’avenue Cheikh Anta Diop. La brutalité est telle, que certaines
personnes y perdent leur vie. En est-il ainsi, tout récemment, de la mort de
Bassirou Faye dont les circonstances de décès ne sont pas encore élucidées par
la justice. Sans parler de tous les jeunes gens morts lors des fronts entre
étudiants et policiers. Les incendies à répétition qu’a connus la Direction du
Centre des œuvres universitaires de Dakar et les stigmates des autres édifices
universitaires tiennent au fait que les étudiants n’ont pas eu la possibilité
de manifester leur courroux devant l’Université vue la présence des forces de
l’ordre notamment celles du commissariat du Point E.
La violence verbale est
plus notée du côté des agents de sécurité de l’Université. Ces derniers n’ont
le droit de porter ni arme, ni matraque. Il s’y ajoute leur faible effectif qui
tourne autour de 300 à 400 éléments, devant assurer la sécurité de 80.000
étudiants ainsi que des biens. Cette situation les expose à des propos
désobligeants, généralement venant des étudiants. Ils jouent un rôle
d’interposition en cas de conflits entre étudiants. Le social peut aussi
expliquer les tensions entre étudiants notamment les bagarres nocturnes dans
les chambres.
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