Commentaire de la sortie du ministre, reproduite dans Le Soleil du lundi 13 avril 2015, page 5
L’annonce d’un projet
de formation des enseignants du moyen secondaire par Serigne Mbaye Thiam,
ministre de l’Education nationale, soulève des interrogations. La somme de 200
millions de FCFA allouée à ce projet ne pourra couvrir que la formation d’une
infime minorité d’enseignants. En effet seuls 248 enseignants sur 80.000 sont
bénéficiaires du programme. Nous estimons donc que c’est comme une goutte d’eau
dans la mer. Il y a aussi une sorte de discrimination envers les vacataires qui
ne sont pas sélectionnés, donc une remise en cause du principe de l’égalité
devant le service public. Si le ministre a initié ce projet dans le but
d’améliorer la qualité des enseignements, nous pensons que, pour atteindre les
objectifs fixés, il faut étendre le programme sur l’ensemble des 80.000 agents
recensés dans le système éducatif. S’il le faut, focaliser les ressources
financières disponibles aux seuls vacataires. Car comme affirme le ministre,
les 21.000 instituteurs-adjoints visés par le projet ont « tous été
formés ». Donc je pense qu’il faut tirer ceux qui sont au plus bas de
l’échelle, c’est à dire les vacataires.
Les circonstances dans
lesquelles le ministre a fait cette annonce ne sont pas fortuites. L’annonce
reproduite dans le journal Le Soleil
du lundi 13 avril 2015 est faite à l’issue d’une séance de négociations entre
le gouvernement et les syndicats d’enseignants. C’est là un acte de communication
tendant à montrer aux enseignants en grève que le gouvernement se soucie du
secteur éducatif. Toutefois, on peut s’interroger sur la faisabilité du projet
de formation des enseignants, notamment la date de son démarrage d’autant plus
qu’il reste des paramètres à définir. Nous considérons donc que, c’est pour
calmer les ardeurs des syndicalistes, qui réclament une augmentation des
indemnités de logement de 60.000 à
100.000 FCFA, qui justifierait cette sortie de Serigne Mbaye Thiam. Aussi,
pour insister sur la soit disant « pertinence » du projet, le
ministre, en évoquant le manque de professionnalisme des enseignants, précise
que « c’est une situation héritée de pratiques du passé avec le
recrutement d’enseignants dont le profil ne correspondait pas au profil des
formés à la F.A.S.T.E.F.». En vertu du principe de continuité de l’Etat, il
n’est pas pertinent pour un ministre de la République d’avancer un tel argument
sur la gestion de ses prédécesseurs. En somme on peut dire de ce projet, que
c’est de la poudre aux yeux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire